Introduction: Un régard qui nie son sujet: l’UE face aux flux migratoires et le besoin de penser autrement les migrations.
Je souhaiterai tout d’abord poser la question dérangeante, mais absolumet essentiel si nous voulons etre loyaux au leit motiv de cette Université de la Paix: “Paix et migrations. penser autrement le monde”. Oui, de quoi l’inmigration est-elle le nom? Lorsque nous parlons des flux migratoires, nous restons au niveau de la description? Ou bien, au contraire, la definition elle même des flux ne serait-elle qu’une construcction normative, h.e., politique, a travers du droit?
Disons-le. Migration est le nom d’un phenoméne constitutif pour l’être humain, le fait de se déplacer, de quitter le poste auquel on habite et partir pour quelqu’un d’autre. Une pratique connaturel aux êtres humain, tel comme on nous raconte aux grandes religions du libre (Adam/Eva qui son expulsés du Paradis, Muhammad dont la tradition rapellera la partie, l’ Hegira, هِجْرَة [hiyra), aussi que aux découvertes de l’antropologie scientifique (“la trace de Letoli”).
Par contre, notre regard (le regard européen, p.ex.) sur le fait migratoire n’acepte pas cette realité. Nous avons construit tout un autre concept de migration., au dépit de ce que nous avions appris grâce aux enseignements des premiers sociologues des migrations, tel que Marcel Mauss, mais aussi de quelques uns plus contemporains, tel que Abdelmalek Sayad[1].
Rappellons nous: lorsqu’on parle des migrations, faudrait-il tenir compte tout d’abord qu’il s’agit d’un fait social global. Par contre, nous avions crée un concept des migrations, des migrants, imposé par la logique de l’ideologie du neoliberalisme, soumis a ce que Saskia Sassen a denoncé[2]: la violence désormais ordinaire du capitalisme à son stade gobal s’explique par un modèle, un concept – celui d’expulsion. C’est ainsi qu’il convient de nommer la logique qui préside à l’économie globalisée.
Voilá la raison de notre embarras face aux migrations. Parce que, pour bien saisir le fait migratoire, les migrations, il faut tenir compte du rapport profond entre les migrations, l’inegalité des relations internacionales imposée pr l’economie globalisée d’un coté, et les procés de construction du lien social et politique d’une autre part.
Du coup notre régard sur l’inmigration forcement devrait donner la priorité a la reconnaissance d’une vérité évidente et pourtant encore et encore refusé: la migration qua res politica. Autrement dit, l’incontournable dimension politique des migrations: et du point de vue des relations internationales et du point du vue étatique.
Mais certainement, s’il y aurait une constante tout au long de l’histoire des migrations, de notre regard sur les migrations –et je dis à nous yeux, aux yeux des éuropeens- ça serait tout justement l’oubli, ou encore pire, l’obstination pour cacher cette dimension politique profonde des migrations. Tout au long de l’histoire, nous avons creé –voire, nous avons imposé- une vision unilatérale et instrumentale des migrations. Nous avons réduit le concept de immigrant a celui du salarié necessaire pour notre marché de travail. Comm’ il disait Max Frisch, nous voulons que des salariés et nous avons eu des gens, des societés, des cultures.
En plus nous avons creé le concept juridique-politique des migrants. Travailleurs necessaires pour les besoins du marché, aux conditions imposées par la logique du marché, auxquels, en plus, on veut vulnerables, soumis a la categorie de precariat. Des nouveaux parias, tout a fait echangeables. Bref: notre regard sur l’inmigration a creé un autre concept des migrants, celui adapté a nos înterets, au profit unilateral des pays européens, destinataires (demandants) de migrants. Mais pas de tout des migrants au sens propre, universal. Uniquement des migrants que nous souhaitons, dont nous avons besoin en termes du marché.
C’est a dire, insistons: nous ne reconnaisons pas qu’il existe pour tous les êtres humanis, pour toutes les personnes, le droit a devenir un inmigrant, le droit a se déplacer et a chercher une vie meilleure, travers (la plupart de cas) d’un poste travail á l’autre part du monde. La chose la plus grave serait, doncs, que notre réponse a la realité et aux défis des flux migratoirs consiste tout justamente á nier l’objet lui-même, les migrations, les migrants. Nous n’aceptons pas la liberté de choix pour se déplacer (imaginons si le choix de se déplacer est le resultat de la coertion du besoin: besoin de fuir de la misére, des desastres climatiques, de la persecutio, etc). Pour nous, pas tout le monde peut devenir un inmigrant. Uniquement ceux auxquels nos aceptons tels quels.
Pour dire la verité, notre regard sur l’inmigration, une autre fois, n’est qu’une autre versión de la réponse qui nous offre la tradition de Anacarsis, Kalikles, Trasimaque, Hobbes: la loi imposé par le plus forte[3]. Tout justement l’analogie avec cette “loi naturel” (Kalikles, avant Hobbes) imposé dans l’etat nature, a até souligné par C. Withol der Wenden. Permettez moi rappeller le raisonement de la collègue du CNRS Paris:
“La réponse aux flux migratoires ressemble ainsi à un vaste Far West, où les États les plus puissants du monde font la loi par les règles qu’ils édictent en matière de droit à la mobilité, et n’acceptent pas que des normes mondiales s’imposent à l’exercice de leur souveraineté que constitue la gestion des flux migratoires. Si l’on est Danois, on peut circuler dans 164 pays ; si on est Russe dans 94 ; si on est subsaharien, cette possibilité peut se limiter aux doigts d’une seule main si le pays où l’on est né, et dont on a la nationalité, est considéré comme un pays à risque. Le droit à la mobilité est donc l’une des plus grandes inégalités du monde aujourd’hui, dans un contexte où il devrait constituer un des droits essentiels duxxie siècle. Les riches des pays pauvres peuvent, eux, migrer, car beaucoup de pays d’immigration ont prévu d’attribuer des titres de séjour à ceux qui leur apportent des capitaux, achètent un appartement d’une taille précise, ou créent une entreprise. Les plus qualifiés, les sportifs professionnels, les créateurs et artistes de haut niveau peuvent également migrer, car beaucoup de pays d’accueil ont opté pour une ouverture de leurs frontières à une immigration sélectionnée. Les étudiants se voient aussi entrouvrir les frontières, nombre de pays, européens notamment, ayant compris le risque d’une option sans immigration dans la course à la compétitivité mondiale”[4].
Cette régard, bien certainement, serait a mon avis la raison de nos echecs, et pour anayler, et pour répondre aux defis des migrations. C’est a dire, nous devrions reconnaître que notre regard sur les migrations obstinement impose de cacher une dimension toute a fait essentiel. Aussi longtemps que cette absence continue, notres reponses au defi des flux migratoires (dans le sens le plus large du terme, c’est a dire, y compris les mouvements des refugés), elles seront, a mon avis, vouées à l’echéc.
Nouvelle donne des flux migratoires, ¿nouvelles chances?
Tout cela dit, au moins pour ce qui touche le phenoméne migratoire a l’Europe, est-ce-que nous nous trouvons face a une nouvelle donne?
Ma réponse est doublemente affirmative. Premiérement, la nouvelle donne serait tout justement celle-ci: depuis 5 ans, l’UE se trouve face a une situation exceptionelle qui suppose un grand défi, peut être le plus grand défi auquel l’UE est confrontée tout au long de l’histoire en termes de mobilité de personnes vers le vieux continent. Nous recevons a l’Europe, de plus en plus, des flux migratoirs mixtes: et des inmigrés soit dissants economiques et de plus en plus des refugiés. La prise de conscience de la part de l’opinion publique européenne et des gouvernants européens, a eté, pourtant, trés tardive. Au mois d’octobre 2013, suite a la noyade de 366 personnes au large de Lamepdusa, on parlait encore de tragedie des inmigrés. N’est que a la suite d’une autre noyade encore pire (plus de 800 personnes) au petit matin du 18 avril 2015, a quelques kms de Tripoli, qu’on a comencé a reconnaître que nous étions face á des flux mixtes (et des inmigrés, et des refugiés). Du coup, la Commision Européenne a presenté au mois de mai suivant une Nouvelle Agenda pour l’Inmigration et pour l’Asile. On constatait comme ça les déplacements forcés qui decoulaient des crises survenues a la Mediterranée et surtout de la guerre civile a la Syrie. Ces déplacemnts, strictu sensu, sont pas une nouvauté. En realité, tout cela découle de l’aggravation du fait bien connu que la Mediterranée est aujourd’hui la plus important au monde parmi les grandes lignes de fracture en termes demographiques et economiques (voire aussi, culturels, politiques). En plus, elle est devenue aussi la plus dangereuse au monde. Le nombre de morts cachés sous ses eaux, s’acccroît d’une façon exponentielle.
Mais pour compléter la nouvelle donne serait il juste ajouter que tout ceux qui frappent aux portes de l’Europe, migrants et refugiés, trouvent maintenant une Union Européenne marqué par les consequences d’un procés de re-nationalisation acceleré. Un procés que revendique la vieille notion de la souveraineté nationale, en realité un alibi face a leurs opinions publiques: du coup l’obsesion du contrôle des frontiéres nationales, tandis qu’on devrait reconnaître que cette presomption de l’impermeabilité des frontiéres, même ces contrôles, des murs des recours a la pólice et a l’Armée sont inutiles, comme a montrée d’une façon trés convaincant la politologue américaine Wendy Brown[5]. Une crisis institutionelle, une crise de solidarité, une crise de confiance des Etats membres entre-eux et aussi vers la Commision et le Parlement. Une crisis morale, et de valeurs et de príncipes. Bref la plus grave des crises politiques jusqu’au présent.
Voilá la premiére dimension de la nouvelle donne, face á laquelle l’Europe fait défaut. Confrontée a ce défi, l’Ue reste au ressource ecoulé de l’externalisation. On l’avait vu au sommet a La Valetta, noviembre 2015, pour les réunions entre la Commission Européenne et les representants du pays africains. On l’a vu -ça fait quelques semaines- au dernier Conseil Européen du mois de mars 2016, qui a accordé un “echange avec la Turquie d’Erdogan: 6.millions d’euros pour les inmigrés et les refugiés quinous sommes prêts a expluser, a deporter a la Turquie, <pays sûr>. C’est a dire, ce quón a nommé (Withol der Wenden) “politique de l’autruche”: si tout cela arrivera au dehors de nos frontiéres, ça n’existe plus, ne nous concernera plus.
Le resultat le pire sera pour les inmigrés deportés a la Turquie sans aucune garantie des droits, car pour nous, européens, les inmigrés économiues (surtout, les nommés illegales) ne sont pas des vrais titulaires des droits, compte tenue que nous refusons de ratifier le seul standard juridique international, la Convention des droits des travaileurs migrants et de ses familles (1990). Mais pour les refugiés, nous nous battons pour tel de retrécir nos obligations juridiques, nos devoirs face a ceux qui, sans aucune doute, sont legitimés pour poser la demande de sa reconnaisance comme des titulaires d’un droit que nous omnes en train d’aneantir, le droit d’asile, ou, au moins, la protection internationale d’accord avec le sisteme de la Convention de Géneve de 1951 ratifié par tous les Etats membres et des directives européennes particuliers, le SCA, qu’il existe déjá.
Quand même, comme il proposé le poéte allemand Hölderlin, <lá ou crôit le péril, crôit aussi ce qui sauve> . peut être (et ce serait encore la porte ouverte a une nouvelle donne), le temps est venu qui nous permettra –nous obligera- faire face a ces défis a travers des nouvelles reponses . Une chance pour forcer la volonté politique et finir pour reconnaître qu’il s’agit surtout et de façon primordiel de garantir la priorité des droits, du devoir de se conformer aux obligations légales découltans de la Convention de Geneve 1951, du Droit international humanitaire, des directives européenes concernat le droit d’asile.
Malheureusement, tout ce que nous connaissons pour l’instant nous montre que l’UE ou, pour mieux le dire, la quasi totalité des gouvernements des Etats membres de l’UE, ont pris le dessein tout a fait contraire qui es, parmi d’autres traits, le chemin national face a le seul voie rational, legale, legitime: une vraie politique commune et europeenne d’asile[6]. Nous devons forcer la transformation. Nous sommes obligés a modifier ctte tragique realité de ces gens que Monsieur Zeid Ra’ad Al Hussein, le Chef du Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, vient de definir d’une façon extremement precise: These are people with death at their back and a wall in their face (“refugés sont des gens avec la mort à leur dos et un mur devant eux”). Nous, européens, nous avons bâti a nouveau ces murs, ces champs, ces trains qui nous évoquent les pires des images de l’histoire de l’Europe.. Nous sommes complices au moins pour omission de la mort chassant les refugiés. Nous devons réagir.
[1] Sayad, A., La double absence. Des illusions de l’émigré aux souffrances de l’immigré. Paris, Seuil, 1999. L’immigration ou les paradoxes de l’altérité. 1. L’illusion du provisoire, Paris, Éditions Raisons d’agir, 2006; L’immigration ou les paradoxes de l’altérité. 2. Les enfants illégitimes, Paris, Éditions Raisons d’agir, 2006; L’immigration ou les paradoxes de l’altérité. 3. La fabrication des identités culturelles, Paris, Éditions Raisons d’agir, 2014.
[2] S Sassen, Expulsions. Brutality and Complexity in the Global Economy, Harvard University Press, 2014 (trad français, Gallimard 2016)..
[3] La definition de Trasimaque á La République, Livre 1, φημὶ γὰρ ἐγὼ εἰ̂ναι τὸ δίκαιον οὐκ ἄλλο τι ἢ τὸ του̂ κρείττονος συμφέρον.
[4] Withol der Wenden, C., “Nne nouvelle donne migratoire”, Politique Étrangère, 3/2015, pp 95-106.
[5] W Brown, Walled States, Waning Souveraignity (2010)
[6] Cfr. .p.ex., l’analyse de H Labayle, “La crise de la politique commune d’asile dans l’Union européenne”, Question d’Europe, policy paper nº 367, 12 octobre 2015, pp. 1-8.